1. Formalités administratives
Prise en charge financière
La prise en charge financière de la FIV par la Caisse Nationale de Santé (CNS) n’est assurée que suite à l’accord préalable dont la demande sera faite par le gynécologue du service de PMA avant le début du traitement.
Les frais de laboratoire et des examens médicaux sont totalement pris en charge par la caisse, ceux des médicaments à 80%, pour autant que la patiente remplisse les critères établis suivants:
- La ponction a lieu avant l’âge de 43 ans accomplis.
- Le quota maximal de 4 tentatives prises en charge par la CNS n’est pas encore atteint. Actuellement, la tentative est définie par la CNS comme une ponction folliculaire suivie d’une culture embryonnaire.
- Quant à l’âge de l’homme, il n’est pas pris en compte dans le cadre de la prise en charge par la CNS. Toutefois, pour des raisons éthiques et médicales (augmentation des risques pour la descendance…), notre équipe a fixé à 65 ans l’âge maximal de l’homme au moment de la tentative de PMA. Au-delà de cette limite, une évaluation pluridisciplinaire au cas par cas est requise.
Papiers de consentement éclairé
Toutes les techniques proposées nécessitent votre accord écrit moyennant des formulaires de consentement que votre gynécologue vous remettra en même temps que les explications correspondantes. Ces consentements doivent être renouvelés à chaque tentative.
À titre d’exemple:
- Pour une FIV, vous devez signer les deux papiers de consentement éclairé concernant le traitement en lui-même (FIV classique ou ICSI, voire les deux, avec sperme de conjoint ou de donneur), ainsi que l’éventuelle congélation d’embryons surnumé- raires.
- Pour une IIU, un formulaire de consentement devra également être signé (IAC ou IAD).
2. Le bilan sérologique et la consultation en anesthésie
Bilan sérologique
Pour toute première tentative de PMA ou de congé- lation de gamètes ou d’embryons, il faut que votre dernier bilan sérologique (bilan des maladies virales) (masculin et féminin) ne date pas de plus de 3 mois.
Ces sérologies obligatoires comprennent:
- HIV
- HCV
- HBV: Ag HBs et Ac anti HBc totaux/IgG
- Syphilis
Par la suite, ces sérologies obligatoires devront être recontrôlées, de manière à disposer, à chaque tentative, de résultats datant de moins d’un an. A celles-ci sont ajoutées en fonction du contexte clinique: rubéole, toxoplasmose, CMV, Chlamydiae trachomatis…
Il faut savoir que pour des raisons de sécurité et d’infrastructure, nous ne pouvons actuellement pas accepter dans notre centre des patient(e)s à risque viral, porteurs de certaines sérologies positives, notamment celles pour le HIV, l’HCV (sauf si la charge virale est négative) et l’Ag HBs. En cas de positivité pour un de ces marqueurs, nous vous adressons pour la ponction et le transfert embryonnaire dans un centre spécialisé à l’étranger. La stimulation et le contrôle médical par contre, peuvent être faits au Luxembourg.
La consultation en anesthésie
Si vous suivez un traitement par FIV ou FIV/ICSI une première étape importante est représentée par le prélèvement ovocytaire. Cette ponction est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie générale, locale assistée ou sous anesthésie locale paracervicale simple.
Une consultation chez l’anesthésiste est donc indispensable et sera réalisée en début de traitement de stimulation (une consultation reste habituellement valable pendant 1 an). Vous pourrez prendre un rendez-vous par l’intermédiaire du secrétariat du service de PMA.
3. Les médicaments
En fonction de votre protocole, votre gynécologue vous prescrira les médicaments nécessaires.
Voici un petit résumé du mode d’action des différentes familles de médicaments et d’hormones:
Stimulation folliculaire
- Citrate de Clomifène: CLOMID®
Comprimés par voie orale Anti-oestrogène, stimule indirectement la croissance folliculaire en augmentant la sécrétion de FSH endogène par l’hypophyse.
FSH recombinante: PUREGON®, GONAL-F® FSH purifiée/LH: MENOPUR® FSH hautement purifiée: FOSTIMON®
Injections sous-cutanées à l’aide d’un stylo ou d’une seringue.
Stimulent les ovaires de manière directe en favorisant la croissance des follicules. Le nombre de ces derniers varie selon la dose et la réceptivité ovarienne.
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De gauche à droite : Citrate de clomifène (CLOMID), stylo auto-injecteurs (PURGEON et GONAL-F, Poudre et solvant (MENOPUR), poudre et solvant (FOSTIMON)
Blocage hypophisaire
Le but du blocage hypophysaire est d’éviter un pic de LH spontané et donc une ovulation non contrôlée.
• Agonistes du GnRH: (bloqueurs indirects)
- DECAPEPTYL® 3,75 (injection intramusculaire IM unique)
- DECAPEPTYL® 0,1 (injections sous-cutanées SC journalières)
- SUPREFACT® spray nasal 3x/j
Ces médicaments provoquent une stimulation initiale très importante mais de courte durée de l’hypophyse. Ensuite cette dernière se mettra au repos (uniquement pour la sécrétion de FSH et de LH) avec un arrêt transitoire du cycle. Le mécanisme d’action de cette classe de médicaments explique que leur administration précède celle des gonadotrophines.
• Antagonistes du GnRH: (bloqueurs directs)
- ORGALUTRAN®
- CETROTIDE®
Injections sous-cutanées journalières, seringues pré- remplies. Les antagonistes du GnRH bloquent l’hypophyse de fa- çon directe et immédiate, sans hyperstimulation initiale comme dans le cas des agonistes, décrits ci-dessus. Ainsi leur administration se fait en cours de stimulation.
Déclenchement de l'ovulation
• PREGNYL® 5000 UI
Injection intramusculaire à faire par une infirmière à domicile. Provoque l’ovulation 36-40 heures plus tard, ce qui permet de programmer la ponction folliculaire ou l’insémination 2 jours plus tard.
Soutien de la phase lutéale
• Progestérone naturelle: UTROGESTAN® (comprimés - voie vaginale)
Autres
• Pilule contraceptive
Elle bloque l’ovulation et met donc l’ovaire au repos. Ceci permet de synchroniser la cohorte folliculaire en début de cycle et de programmer le début de la stimulation afin de le prévoir en milieu de semaine.
• Progestatifs et/ou Oestrogènes naturels pour programmer les règles
Acide folique
L’acide folique est une vitamine du groupe B (B9) qui permet de réduire significativement le risque de certaines malformations du bébé, en particulier celles de la colonne vertébrale (spina bifida et autres anomalies de fermeture du tube neural).
Ainsi il est recommandé à toutes les femmes ayant un désir de grossesse de prendre un supplément d’acide folique, dès avant la grossesse et pendant les deux premiers mois de la grossesse. La dose recommandée est de 0,4 mg/jour (5 mg/jour en cas d’antécédent de spina bifida).
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De gauche à droite : Poudre et solvant (DECAPEPTYL), Poudre et solvant (PREGNYL), Progesterone naturelle (UTROGESTAN)
4. Les injections et le monitorage
Suivant le type de traitement prescrit, la stimulation pourra commencer le premier jour des règles ou plus tard.
Il est important de prévenir le secrétariat le premier jour des règles (tél: 4411-6520 entre 7h00 et 12h00 - téléphonez le premier jour ouvrable).
On vous fixera ainsi le rendez-vous pour la première échographie et prise de sang de contrôle. Si le suivi de la stimulation est assuré par votre gynécologue référent, on vous indiquera le jour de ces examens et c’est vous qui allez le contacter pour fixer ce RDV.
Jusqu’au premier RDV vous allez faire les injections comme indiquées selon votre protocole.
Les injections
Votre médecin vous a remis votre protocole de stimulation où sont précisés les jours et les médicaments à injecter.
La plupart des injections se font dans le tissu souscutané (sous la peau du ventre) en début de soirée. La sage-femme du service de PMA vous expliquera, lors de sa consultation, les modalités pratiques de ces injections et en particulier le fonctionnement du stylo auto-injecteur, pour que vous puissiez les réaliser vous-même ultérieurement.
En cas de nécessité, les infirmières des soins à domicile sont à votre disposition. N’hésitez pas à demander une ordonnance à votre gynécologue pour leurs visites à domicile.
Les médicaments sont disponibles sous forme de stylos («pens»), faciles à manipuler (PUREGON®, GONAL-F®), ou en seringues préremplies (ORGALUTRAN® 0,25 ; CETROTIDE® 0,25) ; pour d’autres il faut mélanger de la poudre (le médicament) avec du liquide (le solvant) avant de pouvoir l’injecter (MENOPUR®, FOSTIMON®, DECAPEPTYL® 0,1). Les aiguilles et seringues seront prescrites avec le médicament.
Les injections de DECAPEPTYL® 3,75 (1 ampoule entière ou ½ ampoule) et de PREGNYL® (1 ou 2 ampoules) se font dans le muscle (IM). Elles doivent obligatoirement être faites par une infirmière des soins à domicile. L’ordonnance pour l’infirmière vous est remise avec les prescriptions. Concernant l’injection de Pregnyl, elle doit être faite à une heure précise qui vous sera communiquée le jour-même.
Par précaution on jette les demi-ampoules non utilisées.
En pratique : Pour les injections intramusculaires vous devez faire appel aux services des soins à domicile qui se déplacent même le W-E et tard en soirée. Une liste des cabinets d’infirmiers est disponible au secrétariat du service PMA
Folliculométrie et prise de sang
Lors de la stimulation, il est indispensable de vérifier la croissance correcte des follicules ovariens par des échographies endovaginales (vessie vide) et des prises de sang successives (3-6 par cycle de stimulation). Lors de la prise de sang sont dosés l’oestradiol, la progestérone et la LH, dont les résultats sont confrontés à ceux de l’échographie.
Si vous réalisez ces examens chez votre gynécologue, il nous envoie par fax vos résultats avant midi (via un formulaire spécifique). Les résultats sont en effet évalués par l’équipe entre 12.00 et 13.00 heures.
À partir de 13.30 heures, vous contacterez la sagefemme coordinatrice pour qu’elle vous communique les consignes du médecin : vous saurez le jour du prochain contrôle et s’il y a lieu de changer la dose médicamenteuse (en unités), afin d’optimiser la réponse ovarienne.
Au fur et à mesure des échographies vous allez constater que les follicules augmentent de taille, et peut-être allez vous ressentir une légère pesanteur dans le bas-ventre. Ceci n’est pas inquiétant et s’explique tout simplement par le fait que les follicules en croissance occupent un certain volume. Un follicule mûr mesure entre 16 et 20 mm de diamètre moyen. Lors d’une hyperstimulation ovarienne contrôlée (FIV), chaque ovaire peut porter entre 5 et 12 follicules.
Lorsque la plupart des follicules ont atteint une taille correcte (vers le 11e-13e jour de stimulation), on vous dira d’arrêter les injections journalières et on vous communiquera l’heure exacte à laquelle vous devez recevoir l’injection de Pregnyl, qui déclenchera l’ovulation 36-40 heures plus tard.
5. Le prélèvement ovocytaire ou ponction folliculaire
La ponction folliculaire
Le jour de la ponction (le surlendemain de l’injection de PREGNYL), vous vous présentez à 06.00 heures, à jeun, au 2e étage de la maternité (secteur MAT 3). Veuillez vous munir de votre pièce d’identité qui vous sera demandée en secteur d’hospitalisation.
Vous serez ensuite conduite au bloc opératoire où sera réalisée la ponction folliculaire par un des gynécologues du service de PMA. Afin d’optimaliser l’organisation du service, chaque médecin a un jour fixe en semaine pour faire les ponctions.
Le type d’anesthésie administrée a été discuté au pré- alable en consultation avec votre gynécologue et/ou l’anesthésiste.
La ponction est réalisée par voie vaginale, sous contrôle échographique endovaginal.
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Gauche : Vue schématique de la ponction folliculaire. Droite : Ponction folliculaire au bloc opératoire de la Maternité G.-D. Charlotte.
Au cours de ce geste, l’aiguille de ponction traverse, sous contrôle de l’échographie, la paroi vaginale pour arriver dans le premier follicule, à la surface de l’ovaire. Le contenu du follicule, le liquide folliculaire est alors aspiré, et avec ce liquide, l’ovocyte est récupéré. L’aiguille est alors introduite dans le follicule suivant et ainsi, tous les follicules sont aspirés.
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Image échographique d'un ovaire stimulé au moment de la ponction folliculaire
À la fin de l’intervention, les tubes contenant les liquides folliculaires et les ovocytes sont acheminés dans une boîte chauffante vers le laboratoire de PMA, où une technicienne de laboratoire les examinera sous une loupe, afin d’isoler les ovocytes. Elle retient les ovocytes de qualité suffisante afin de pouvoir réaliser une FIV voire une ICSI.
Il faut savoir que le plus souvent le nombre total d’ovocytes recueillis est inférieur à celui du nombre total de follicules comptés en échographie.
Pendant le temps de la ponction, votre conjoint réalise le recueil de sperme au laboratoire PMA.
En fin de matinée le médecin passera dans votre chambre pour vous communiquer le nombre d’ovocytes retenus et pour s’assurer qu’il n’y a pas de doléances en relation avec le geste de ponction.
Au besoin, vous allez recevoir un arrêt de maladie ainsi qu’une prescription de médicaments:
• De la Progestérone, Utrogestan®, afin de soutenir la deuxième phase du cycle qui risque d’être déficitaire dans le cadre d’une hyperstimulation ovarienne pour FIV/ICSI. L’administration se fait par voie vaginale, 3 fois par jour, jusqu’au test de grossesse.
Et éventuellement:
• Des antalgiques.
• Des antibiotiques à visée préventive, afin de diminuer les risques éventuels de la ponction.
Dans de rares cas, il se peut que l’on n’obtienne qu’un très petit nombre d’ovocytes voire aucun ovocyte à la ponction (ponction blanche). Ceci peut avoir diffé- rentes raisons qui seront discutées avec votre gynécologue.
Il faut savoir que dans ce cas, la tentative ne sera pas prise en compte par la Caisse de Santé.
6. Le travail au laboratoire
A la ponction, chaque ovocyte est entouré d’une enveloppe protéique, la zone pellucide (ZP), ainsi que d’une couche de cellules folliculaires formant le cumulus. L’ensemble est appelé le complexe cumulo-ovocytaire (CCO). Les CCO sont isolés des liquides folliculaires sous une loupe binoculaire, puis mis dans un milieu de culture. Comme indiqué plus haut, la fécondation peut être réalisée selon deux techniques.
FIV classique
Dans la technique de FIV classique, un nombre défini de spermatozoïdes préalablement préparés sont mis en contact avec les ovocytes dans une boîte du culture.
Le lendemain, à J1, soit environ 18 à 20 heures après la mise en culture, les CCO sont observés rapidement: une partie des cellules du cumulus s’est détachée spontanément de l’ovocyte. La dénudation de ces derniers est complétée mécaniquement et on peut alors observer la présence de signes de fécondation: 2 pronoyaux, 2 globules polaires.
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Ovocyte fécondé avec 2 pronoyaux et 2 globules polaires (=ZYGOTE)
Cette observation ne permet toutefois pas toujours de préjuger de l’évolution ultérieure, c’est pourquoi vous ne serez pas contactée par le laboratoire à J1.
Ce n’est donc qu’à J2 que le laboratoire vous appellera pour vous dire combien d’embryons se sont développés et de quelle qualité ils sont.
La notion de qualité est basée sur des critères morphologiques tels que le nombre de cellules (idéalement 4 à J2 et 8 à J3), la régularité des cellules (idéalement cellules de même taille), la visibilité d’un (seul) noyau, l’absence de fragments… etc.
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Embryon à 4 cellules
Le plus souvent, le transfert embryonnaire est fait au stade clivé, à J2 ou J3, et les embryons surnuméraires de bonne qualité sont congelés en vue d’un transfert ultérieur.
Dans certains cas, le transfert peut être retardé à J5 ou J6, au stade de blastocyste ; à ce moment on parlera de culture prolongée. (Figure 24).
Le transfert embryonnaire peut également être différé pour raisons médicales. Dans ce cas, tous les embryons, à condition toutefois d’avoir une qualité suffisante, sont congelés en vue d’un transfert ultérieur.
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Embyron au stade blastocyte
FIV-ICSI (Intracytoplasmic Sperm Injection)
Contrairement à ce qui se passe en fécondation in vitro classique (voir page précédente), dans le cas d’une ICSI, les ovocytes recueillis à la ponction sont rapidement débarrassés du cumulus qui les entoure c’est l’étape de décoronisation. Une fois décoronisés, les ovocytes ne sont plus entourés que par leur zone pellucide et il est possible de voir un certain nombre de détails dont la présence ou non d’un globule polaire (figure 25). L’ovocyte a expulsé ce globule après le dernière injection du protocole de traitement (PREGNYL), afin de se séparer de la moitié de ses chromosomes. Ainsi, avec la moitié apportée par le spermatozoïde, le futur embryon sera doté d’un ensemble complet de chromosomes, pour moitié d'origine maternelle et pour moitié d’origine paternelle.
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Ovocyte mature avec globule polaire
Autrement dit, seuls les ovocytes qui présentent ce globule polaire sont considérés comme étant matures et aptes à être fécondés; ceux qui ne présentent pas de globule polaire sont dits immatures et ne seront pas micro-injectés.
Les spermatozoïdes utilisés en ICSI doivent être vivants. Suivant les indications masculines, l’ICSI peut- être réalisée avec des spermatozoïdes éjaculés (frais ou congelés) ou prélevés chirurgicalement (par ponction épididymaire ou par biopsie testiculaire).
Après préparation selon différentes méthodes en fonction de l’origine du sperme, les spermatozoïdes sont placés dans une solution afin de les immobiliser. La micro-injection se fait sous le microscope équipé d’un micromanipulateur.
C’est une étape délicate qui consiste tenir d’un côté l’ovocyte avec une pipette de contention, et à injecter de l’autre côté un spermatozoïde avec une micro-aiguille.
Après la micro-injection, les ovocytes sont mis en culture comme pour une FIV classique et les autres étapes se déroulent de la même manière également.
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Intracytoplasmic sperm injection (ICSI)
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Réalisation de l'ICSI
Éclosion assistée (Assisted hatching)
Préalablement au transfert on peut réaliser une éclosion assistée. Le principe consiste à fragiliser la zone pellucide, pour faciliter l’éclosion du blastocyste, à cet effet nous utilisons un rayon laser inoffensif pour l’embryon et permettant de faire des entailles dans la zone pellucide. Cette technique d’éclosion assistée est indiquée lorsque la pellucide est épaisse, en cas d’échecs implantatoires répétés et chez les patientes de plus de 37 ans à FSH élevée.
7. Le transfert embryonnaire
Le matin du transfert embryonnaire, la technicienne vous téléphone afin de vous communiquer le nombre total d’embryons obtenus et pour vous préciser l’heure à laquelle va avoir lieu le transfert.
La mise en place du ou des embryons dans l’utérus se fait après 2 ou 3 jours (stade clivé) ou plus rarement après 5 jours (stade blastocyste). Le nombre d’embryons à transférer est toujours décidé de commun accord avec le couple, le biologiste et le clinicien, et dépend principalement de l’âge de la patiente, mais aussi du nombre de tentatives réalisées auparavant, du nombre total d’embryons ainsi que de la qualité embryonnaire obtenue. Il ne peut toutefois dépasser deux embryons.
Afin d’optimiser l’organisation de l’activité du service, chaque médecin a un jour fixe dans la semaine pour faire les transferts.
Le geste du transfert est indolore et ne nécessite aucune anesthésie. Il est réalisé au 1er étage de la Maternité dans le service de PMA et consiste à introduire un fin cathéter souple à travers le col jusque dans la cavité utérine (figure 28). Le transfert est réalisé chez la patiente en position gynécologique sous contrôle échographique par voie abdominale, raison pour laquelle vous êtes priée de vous présenter avec la vessie remplie. De plus, une vessie remplie redresse l’utérus dans l’axe du corps et facilite l’introduction du cathéter.
Afin de rendre cette dernière étape le plus agréable et le moins stressant possible, vous avez la possibilité d’amener un CD de musique de votre choix.
Après le transfert la patiente peut rester allongée pendant quelques minutes, un repos plus prolongé étant inutile, car sans impact sur les chances de grossesse. Il faut en effet insister sur le fait que la cavité utérine est physiologiquement virtuelle et que l’embryon ne risque donc pas de «tomber» après le transfert.
Déroulement du transfert embryonnaire
8. La congélation des embryons surnuméraires
Si plusieurs embryons de bonne qualité ont pu être obtenus lors de votre fécondation in vitro (FIV et/ou ICSI), nous avons la possibilité de congeler ces embryons surnuméraires. Pour cela, les embryons sont mélangés avec une substance qui les protège des effets du froid (cryoprotecteur), puis congelés selon la technique de vitrification et conservés dans l’azote liquide, à -196°C (figure 29). En pratique, cette conservation est prévue pour une durée d’un an au terme de laquelle vous pourrez prolonger cette conservation, ceci d’année en année, tant que vous aurez un projet parental pour ces embryons.
En cas d’absence de grossesse ou en cas de désir d’enfant après une grossesse réussie et une naissance, ce processus permet de vous transférer des embryons congelés sans devoir restimuler vos ovaires aux Gonadotrophines. Il suffit de préparer l’endomètre (muqueuse endo-utérine) à la nidation du ou des embryons transférés, au cours d’un cycle artificiel associant des oestrogènes naturels et de la progestérone naturelle. Dans certains cas, le transfert pourra être réalisé en cycle naturel.
Le suivi médical de la préparation endométriale est beaucoup moins rapproché que lors de la stimulation ovarienne: souvent sur RDV de contrôle (l’échographie et la prise de sang suffisent).
En pratique, le transfert d’embryon(s) congelé(s) (TEC) se déroule de la même façon que pour un transfert frais.
Le partenaire doit obligatoirement être présent au transfert d'embryon(s) congelé(s).
Il faut savoir que la probabilité de survie des embryons après décongélation (environ 80%) ainsi que le taux de grossesse dépendent surtout de leur qualité au moment de la congélation, raison pour laquelle nous ne congelons que les embryons de bonne qualité.
Enfin, la congélation en soi n’entraîne pas de surrisque pour la santé des enfants en termes de malformations ou d’anomalies chromosomiques.
Les congélations d’embryons requièrent le consentement du couple géniteur et les embryons sont conservés selon notre règlement interne pendant un an renouvelable sur demande des géniteurs jusqu’à l’âge de 45 ans pour la patiente. En cas d’abandon du projet parental, comme en cas de décès d’un des conjoints ou de séparation du couple, les embryons seront détruits.
9. Résumé du processus de FIV
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10. Le test de grossesse
Avant le test de grossesse
Un minimum de douze jours est nécessaire pour que le dosage sanguin de beta-hCG (test de grossesse) soit fiable.
Souvent, ces deux semaines d’attente entre le transfert embryonnaire et le test de grossesse sont vécues comme étant la période la plus difficile du traitement : en effet, cette attente qui échappe à tout contrôle aussi bien médical que personnel semble souvent très longue. Si vous le désirez, vous pouvez toujours appeler la sage-femme de PMA ou passer dans notre service.
Le test de grossesse
Le jour du transfert vous êtes prévenue du jour où vous allez réaliser le test de grossesse. Il est important de savoir qu’il faut faire la prise de sang même si vous êtes réglée. Il existe en effet des situations où une grossesse (éventuellement extrautérine) peut être en cours malgré des pertes de sang. Le jour de la prise de sang, vous êtes prévenue en début d’après-midi du résultat par la sage-femme de PMA.
Si votre test est positif, vous allez continuer la prise d’UTROGESTAN® et vous contrôlerez l’évolution du taux de β-hCG par une deuxième prise de sang une semaine plus tard. En cas de grossesse évolutive, l’augmentation est en effet exponentielle.
On parle de grossesse biochimique tant que l’on n’a pas de traduction échographique de la grossesse. Malheureusement, un certain nombre des grossesses biochimique ne vont pas évoluer en grossesses cliniques.
Dans le cas d’une grossesse clinique, une activité cardiaque peut être détectée à l’échographie à partir de 4 semaines après le transfert. Dans ce cas, vous allez prendre rendez-vous avec votre gynécologue traitant pour le suivi de la grossesse. Vous allez continuer l’UTROGESTAN® pendant 10 semaines environ.
Dans le cas d’un échec, vous pouvez arrêter l’UTROGESTAN® et reprendre un rendez-vous avec votre gynécologue du service PMA, afin de discuter des suites de la prise en charge.
11. Complications et problèmes techniques
Complications
Syndrome d’Hyperstimulation ovarienne (SHSO):
Réponse excessive des ovaires au traitement. Complication la plus fréquente (3% des patientes), surtout chez les femmes très jeunes et/ou avec ovaires micropolykystiques.
- Formes prévisibles: arrêt stimulation, parfois congé- lation de tous les embryons (pas de transfert frais).
- Formes non prévisibles: Survient dans les 8 à 10 jours après la FIV.
- Peut nécessiter une hospitalisation en raison de complications secondaires (rétention hydrosodée avec ascite, thromboses vasculaires…) parfois graves si elles ne sont pas prises en charge.
- N’empêche généralement pas l’évolution d’une grossesse.
Incidents d’anesthésie:
Une consultation auprès d’un médecin anesthésiste est obligatoire avant la ponction. En effet, si la ponction folliculaire est pratiquée sous anesthésie générale, les risques sont majorés chez les fumeuses, les patientes obèses ou porteuses d’allergies multiples.
Incidents liés à la ponction: rarissimes
- La blessure digestive: risque de péritonite
- La blessure vasculaire: risque d’hémorragie interne
- Complications infectieuses (abcès ovarien…)
Torsion d’ovaire hyperstimulé: très rare.
Urgence chirurgicale.
Grossesse extra-utérine (GEU):
Cette éventualité reste possible, même dans le cadre d’une FIV, car l’embryon ne s’implante pas immédiatement, mais reste à l’état libre pendant 2 à 3 jours et peut donc se déplacer dans l’utérus, s’engager dans une trompe et parfois ne plus en ressortir. Le traitement peut être chirurgical, parfois médicamenteux.
Grossesses multiples:
Gémellaires ou de haut rang ≥ 3. Ce risque dépend du nombre d’embryons réimplantés (Transfert de maximum 2 embryons à la fois dans notre centre). Une discussion des facteurs de risques avec l’équipe clinico-biologique doit limiter ces risques.
Malformations chez les enfants:
Les études internationales sont globalement rassurantes concernant les enfants issus de FIV ; néanmoins, dans la plupart des études, le taux d’anomalies est légèrement supérieur à celui de la population générale. Il n’y a pas de surrisque lié à la congélation.
Problèmes techniques
Réponse ovarienne insuffisante: peu de follicules à l’échographie, peu d’ovocytes, parfois aucun ovocyte à la ponction (= ponction blanche) Ce risque augmente avec l’âge
Immaturité ovocytaire: partielle ou totale (aucun ovocyte mature)
Paucifécondation: <50% des ovocytes matures injectés ou inséminés sont fécondés ; parfois échec de fé- condation (pas d’embryon du tout)
Transfert difficile: il arrive (très rarement) que le passage du col utérin soit moins aisé qu’attendu. L’utilisation d’un cathéter moins souple permet le plus souvent de contourner cette difficulté.
De façon exceptionnelle, il peut être nécessaire de ré- cupérer les embryons pour les congeler. A cette occasion, il peut arriver que les embryons ne soient pas retrouvés, notamment lorsque du sang est entré dans le cathéter.
Échec d’implantation: l’absence de grossesse après le transfert reste le problème le plus fréquent: s’il y a, en moyenne 30% de chances de succès pour une patiente jeune, il y a aussi 70% de risque d’échec.